C’est avec un grand soulagement que nous avons appris le retour en France le 17 octobre dernier de la chercheuse franco-iranienne Fariba Adlekhah. L’anthropologue, spécialiste du chiisme en Iran, avait été arrêtée en juin 2019. Elle a donc passé plus de 4 ans en rétention en Iran, d’abord en prison, puis assignée à résidence. A son retour, elle a remercié «du fond du cœur la diplomatie française» et tous ceux qui ont contribué à sa libération. «Désormais, tout cela est derrière moi, assure-t-elle. Ce qui reste, ce sont tous ces gestes d’amitié et d’engagement, ces mobilisations de connus et d’inconnus […]. Et évidemment, ce que le comité de soutien a su faire au-delà de mon cas, et pendant plus de quatre ans, par fidélité au principe de la liberté scientifique.»
Cependant, les mobilisations ne doivent pas s’arrêter. Nous pensons aux quatre français encore détenus en Iran, en particulier Cécile Kohler, originaire de Soultz dans le Haut-Rhin et son compagnon Jacques Paris, tous deux emprisonnés depuis plus de 500 jours, ainsi que tous les prisonniers injustement arrêtés.
Et c’est à Narges Mohammadi, militante iranienne détenue en Iran depuis un an, que le prix Nobel de la Paix 2023 a été attribué. Elle a été condamnée en 2016 à seize années de prison. Elle n’a pas vu ses enfants depuis huit ans. Ils vivent avec leur père à Paris. Considérée comme une « détenue d’opinion » par Amnesty International, elle disait dans sa correspondance avec l’Agence France-Presse n’avoir « presque aucune perspective de liberté ».
La militante et journaliste de 51 ans est récompensée « pour son combat contre l’oppression des femmes en Iran et sa lutte pour la promotion des droits humains et la liberté pour tous », a déclaré la présidente du comité Nobel norvégien, Berit Reiss-Andersen.
L’attribution du prix Nobel de la Paix représente « un moment historique et important pour la lutte pour la liberté en Iran », a réagi vendredi sa famille dans un message écrit. « Nous dédions ce prix à l’ensemble des Iraniens et en particulier aux femmes et aux filles iraniennes qui ont inspiré le monde entier par leur courage et leur combat pour la liberté et l’égalité ».
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