À Sélestat, deux objecteurs de conscience israéliens témoignent au CIDH

Le lundi 17 novembre, le Centre International d’Initiation aux Droits de l’Homme (CIDH) de
Sélestat a eu l’honneur d'accueillir deux jeunes objecteurs de conscience israéliens, Soul
Behar Tsalik et Itamar Greenberg, dans le cadre d’une tournée nationale en France
consacrée au refus du service militaire et à la non-violence.
Organisée du 14 au 27 novembre 2025, cette tournée traverse de nombreuses villes
françaises afin de donner la parole à celles et ceux qui, en Israël, choisissent de refuser le
service militaire pour des raisons éthiques, politiques et humanitaires. Une démarche rare et
courageuse dans un pays où le service militaire est obligatoire et fortement ancré dans la
société.
Cette conférence a été victime de son succès : au CIDH plus de 100 personnes étaient
présentes. C’est aussi grâce au soutien du collectif pour le respect des droits humain qui
regroupe Amnesty International, la SIMAD, la CAT, les terres solidaires, Cent pour un et le
Mouvement pour une Alternative Non-Violente (MAN), à l’origine de la tournée, qu’a pu se
réaliser cet événement enrichissant.

Refuser de servir : un choix lourd de conséquences
Soul Behar Tsalik et Itamar Greenberg sont tous deux membres du réseau Mesarvot, un
collectif de soutien aux objecteurs de conscience israéliens. En refusant de servir dans
l’armée de leur pays, ils s’exposent à la pression sociale, à des poursuites judiciaires, voire
à des peines de prison (Saul a été emprisonné pendant 2 mois et Itamar pendant 6 mois).
En effet Soul témoigne “tout devient difficile dans la famille, les études, ou le travail quand
on commence à objecter”. De plus, son camarade à connu des réactions d’autant plus
hostiles dans sa famille. “J’ai grandi dans une famille religieuse et mon père était officier
dans l’armée israélienne” nous dit-il mais pour lui “c’est important de continuer car cela fait
partie de la lutte”.
À travers leurs témoignages, ils souhaitent montrer qu’une autre voie existe en Israël : celle
du refus de la violence et de l’occupation, et de la recherche de solutions fondées sur les
droits humains et la justice.

Donner à entendre une autre voix venue d’Israël
Dans un contexte international marqué par la poursuite des attaques malgré le cessez-le-feu
et l’aggravation de la situation humanitaire au Moyent-Orient, la venue de ces deux
objecteurs de conscience offre un contre-récit essentiel. Leur parole rappelle que, au-delà
des logiques militaires et des discours officiels, des citoyens israéliens s’engagent pour une
autre voie : celle du refus de la guerre, de la solidarité entre les peuples et du respect du
droit international.

Le rôle de la jeunesse dans la lutte
A la fin de la rencontre les jeunes bénévoles de terminales du CIDH interpellent les deux
intervenants : “étant des étudiants de droit et de philosophie vos études influent-elles sur
votre combat ?”. Intéressé par la question, Soul répond qu’il est intéressant d’utiliser ses
bases juridiques pour se battre notamment pour ses camarades en prison. Dans une
réflexion philosophique il s'interroge aussi “nous faisons beaucoup de séances sur l’éthique”
nous dit-il, mais cela ne semble-t-il pas paradoxal vis-a-vis des accusations de crimes
génocidaires à Gaza ? L’échange se conclut alors sur une note d’espoir, mettant en lumière
une jeunesse engagée qui affirme son rôle dans la lutte pour la non-violence.